Volontaire parachutiste au 1er RCP (5)

                                


JUILLET :
    
 
1° :  FETE NATIONALE .
 
 
                             Pour les compagnies présentes au camp d' IDRON ,le début du mois de JUILLET correspond à une intense activité combinant le maniement des armes et l'entrainement au défilé .Chaque place d' armes d' unité retentit de commandements gutturaux, cependant qu'une nuée de cadres s'efforce , à grand renforts de gestes et de cris, d' atteindre à l'impossible perfection dans la présentation des parachutistes abasourdis par un tel remue ménage :Déjà au XVIII° siècle cette sorte d' agitation avait inspiré un chanson qui n' a guère perdu de son actualité .
 
       -  Les caporaux et les sergents nous font aligner sur deux rangs !!!!
 
      -    L'un dit avance et l'autre dit recule !!!!
 
     -    Et toi pauvre soldat faut prendre patience !!!!.
 
Ensuite les pelotons de défilé, dont le toit a  été réalisé homme par homme à l'appel des tailles arpentent avec conviction les allées du CAMP d'IDRON dans un sens, puis dans l'autre. A ce stade de la préparation, tous les paras qui ne satisfont pas aux critères traditionnels d' aisance et de coordination ,ont été exclus des rangs .
 
C'est alors que peuvent commencer les séances dites de "lapin mécanique" au niveau du Régiment !!
 
Ce délicat exercice se déroule sur la piste d' aviation de l'ancienne BASE AÉRIENNE GUYNEMER plus connue des paras sous le nom de  son bar :l'ESCALE .A mi piste le chef de corps entouré de son ETAT MAJOR jauge en connaisseur les efforts déployés et les progrès accomplis par les compagnies. En guise de musique les pelotons suivent une camionnette MARMONT cahotante  de la SECTION TRANSMISSIONS diffusant des marches militaires sur des rythmes approximatifs .
 
Entre chaque passage ,les commandants d' unités vont à la critique se faire flageller !      Fort en rogne ils rejoignent leur troupe ,engueulent vivement les chefs de sections pour se soulager,exhortent les paras à un dernier effort...Et c'est reparti pour un nouveau passage ......dont tout le monde espère qu'il sera  le dernier ! si par miracle aucune oreille n'a le mauvais goût de dépasser .
En quinze jours de ce régime tout le monde est à cran mais le niveau atteint par le Régiment ferait palir d' envie les valeureux soldats de plomb du bon roi FREDERIK  de PRUSSE ;
 
 
Le Para Avignon et ses copains se dégourdissent les jambes avant le défilé.
 
 
Défilé du 14 juillet 1975 à Pau .  Derrière NOIR l' Aspirant BROSSOLET et le Lieutenant FERRON.   Au premier rang , Sergent-Chef Maurat Porte Fanion . Caporal-Chef BASCUNANA . Caporal PIETTE . Sergent ALLIOTTI . Sergent KESTLER . Adjudant DASTEGUY.
 
 
Défilé à PAU en 1978.  Derrière NOIR le Capitaine RULLIER , l' Adjudant BOURGUIGNON . premier rang , Sergent-Chef BILLE Porte Fanion . Sergent-Chef VINUES , Sergent ALLIOTTI . Caporal LAFFORGUE . Caporal-Chef BRUGEAN . Caporal-Chef PLANO.  
 
 
Le Para J.J MENSUELLE se reconnaitra parmi ses copains.
 
 
Le PELOTON des ELEVES  GRADES  (P.E.G.)
 
Parvenu au dixième mois du Service d'un APPELÉ VOLONTAIRE à la 3° Cie, comment ne pas parler des "petits gradés" Caporaux et Caporaux chefs qui assuraient l'encadrement de base de nos sections .Leur rôle était primordial car ils étaient les "maîtres"du quartier pendant l' absence des cadres d' active .A une certaine époque l'un d' entre eux , que je n'obtins pas de faire nommer Sergent , avait en charge la section NOIR 0 .Depuis longtemps "la discipline ne faisait plus la force principale des armées "!! leur 'état de petit gradé avait survécu aux diverses transformations du système et si leurs prérogatives avaient été singulièrement rogné leurs charges n'avaient guère varié .Souvent en porte à faux entre leurs camarades appelés et la hiérarchie d' active ils avaient bien du mérite dans l'accomplissement de leur tache quotidienne :chef de chambre , chef d' équipe au combat , caporal de semaine , caporal de relève ,chef d'une foule d' éléments de servitude ........
Leur recrutement se faisait par le moyen du P.E.G.après une selection à l'incorporation parfois corrigée par l'apport de  parachutistes méritants provenant des Compagnies . Ces Pelotons étaient confiés à des Officiers de première valeur tels les Lieutenants Alain CHENEBEAU  et Maurice AMARGER  pour l'époque qui nous intéresse !!.Ce système qui n'était certes pas parfait , avait ses détracteurs qui prônaient une formation sur le tas, seul moyen selon eux d' identifier les meilleurs .Éternelle lutte entre le "rang" et "les écoles" la pratique et la théorie .Par un .curieux anachronisme au 1°R.C.P. ce fut un Capitaine Saint Cyrien qui milita le plus activement pour le système "rang" . Pour cette raison, qu'aggravait encore la pénurie des effectifs, les P.E.G. ne formaient pratiquement plus de caporaux à destination des Compagnies de Combat.dans la fin des années 70 .
 
 
                       - Le Sergent-chef LEMERCIER Sous-officier Adjoint au P.E.G. en compagnie du Sergent P.D.L. EVEN quelque part sur le Camp de Ger.
 
 
Le P.E.G. en déplacement après un exercice technique héliporté dans la région de Jurançon .  A gauche le Lieutenant de Badts Chef du P.E.G.  , le Caporal Menon  gradé d'encadrement au comportement exemplaire . 
 
Avec les curieuses casquettes US MARINE le Peloton dit " des Allemands " au Camp de Ger en 1972.  Provenant massivement de l' EST et du NORD ils s'exprimaient dans un dialecte aux intonations germaniques , d'où cette appellation . au coté des AA 52 , FSA 49/56 , PM Mat 49 les LRAC de 73 étaient encore en dotation bien que sur la fin de leur existence.
 
                          -  Après avoir mis le Camp d' IDRON en émoi par le tir d' artifices d' artllerie, en guise de salve d' honneur , le S/C LEMERCIER raconte des" coups" à l'occasion du pot de fin de P.E.G. Cette anodine plaisanterie, jugée par trop bruyante, lui vaudra quelques jours d' arrets de la part du chef de corps . 
                 G. LEMERCIER était le type même du sous officier parachutiste, expert dans son métier ,totalement dévoué ,athletique ,mais toujours à l'affut d' un nouveau gag .
 
 
Le Lieutenant A CHENEBEAU en tête du P.E.G. défile devant le Colonel M. BRENAC en 1970 ou 1971. A droite le Drapeau du 1° R.C.P.   l'axe de défilé longeant le cinéma est perpendiculaire à l'allée centrale.
 
 
Défilé du P.E.G. à PAU en 1972 pour le 14 juillet.   En tête le Lieutenant G de Badts et son fidèle adjoint le Sergent-chef G. LEMERCIER.  Notez que dès 1972 nous n'étions plus autorisés à porter lors des Prises d'Armes nos tenues de Saut à pressions, remplacées par les communes et peu seyantes tenues Satin 300.  

 
 
Les mêmes rendant les Honneurs .  Le PRESENTEZ ARMES au pistolet mitrailleur n'est plus celui qui consistait à placer énergiquement le PM contre la poitrine parallelement à la ligne des épaules. 
 

3° IBERIA : 

En 1978 la Manoeuvre Franco Espagnole se déroulait en Espagne . Le Colonel NOËL CHAZARAIN  - Chef de Corps - Commandait le détachement dont faisait partie la 3° Compagnie.   Malheureusement il ne devait pas y avoir d'activité aérienne , donc pas de Brevet Espagnol pour les NOIRS. il n'y aura d'ailleurs même pas de mise en place par O.A.P. !

 
 
                                              -  Le Brevet Para Espagnol -
 
 
                                                         Insigne de béret du Para Espagnol
 
 
                        Le Drapeau des " BANDERAS " Parachutistes
 
 
         Impressionnante présentation de cette Unité Parachutiste . Le béret des Paras Espagnols est noir.
 
 
Nous n'aurons pas le bonheur d'embarquer dans un CASA 212 dont la silhouette nous était familière.  Il y avait régulierement  des avions de ce type à l' E.T.A.P.  Nos Amis Paras Espagnols ont beaucoup de points communs avec nous , héritage d'une ancienne et étroite coopération technique.

L'organisation des exercices de type IBERIA vise essentiellement , semble t'il , à réussir la " Fraternisation " finale, au détriment de la manoeuvre à laquelle visiblement le Commandement de la BRIPAC n'accorde guère d'importance.

La 3° Compagnie est mise en place par héliportage sur sa zone d'action.

 
 
- Attente sur l'aire d'enlèvement - 

 
 
- Embarquement " bon enfant " dans un CHINOOK

 
 
- Escadrille de " CHINOOK "  en vol -
 
Chaque Section devait contrôler son secteur , à partir d'une hauteur couverte de chênes verts ou de maquis , face à un paysage grandiose.

 
 
Les NOIRS ont reçu pour mission de créer de l'insécurité sur les arrières ennemis  .Ces derniers pour leur part , testent le bon fonctionnement de leur chaîne logistique de Brigade .La mission , malgré un terrain peu propice , promettait d' être intéressante .Cependant point d' ennemi sut toute l'étendue de notre zone !  Une très longue attente commence .Nous serons sauvés de l'ennui total par le spectacle étonnant de trois télégraphistes espagnols déroulant une ligne .
Toutes les deux heures nous enlèverons quelques centaines de mètres de fil .....que imperturbablement ils remplaceront.Le manège durera pendant toute une journée sans qu'aucun des deux partis ne paraisse se lasser ..Nous apprendrons que doté de moyens radios le PC Logistique n' accordait pas la moindre importance à cette ligne....que cependant il faisait tirer  "pour le cas ou " .
          Avec le S/C VINUES nous avons lancé une patrouille pour voir ce qui se passait dans le secteur voisin , puisque dans notre secteur c'était le vide total ..
Nous trouverons , en suivant le fil téléphonique , une unité logistique faisant joyeusement ripaille ,et à mille lieues de la moindre intention guerrière .
Après quelques explications nous partagerons leur repas .Leur patron nous fera comprendre qu'il se moque éperduement de cette poignées de paras Français qui rôtissent sur leurs collines , au soleil d' été dans le secteur voisin !!.

 
 
Ils sont tout de même un peu agacé par l'énorme métrage de fils que nous leurs avons dérobé. Noir les rassure en leur expliquant où est planqué tout ce fil , correctement lové.
 
 
             Avec le Sergent-Chef VINUES nous donnons quelques indications sur notre dispositif . La fin de manoeuvre nous surprendra sans qu'il ne se soit rien passé de plus . Une messe en plein air suivie d'un imposant défilé réunira les belligérants.
 
 
                            - Le défilé de la 3° Compagnie -
 
 
 - Toute la Compagnie chante notre chant " LES ANCIENS ........ qui pour une fois n'ont guère souffert sur la piste ! ! ! -
Après la Prise d'Armes la fraternisation peut commencer.
 
 
Échanges de bérets pour ces Paras.  Un bon souvenir pour le Para MAZZIARZ avec ses copains de NOIR 2.
 
 
Les Officiers aussi fraternisent . NOIR  échange des souvenirs d'Afrique avec son voisin de gauche. On parlera plus tard dans la nuit des " Irregulares " espagnols et des " Harkis " français.  Tout ayant une fin , après une courte nuit nous rentrerons à PAU en aérotransport.
 
       - Les FAISCEAUX à l'arrière du C160. -
 
 
Le temps de penser à une dernière image insolite et tout le monde dormira dans la soute pendant le vol du retour. 

 
Août :
 
1° LES ANCIENS :
 
Nous suivons depuis 10 mois les APPELES VOLONTAIRES PARAS de la 3° COMPAGNIE . . Pour ces derniers , majoritairement du contingent 10 , ce mois d' AOUT est un peu différent des mois précédents ......En effet le contingent 08 vient d 'être rendu à la vie civile, par conséquent la 10 devient le contingent le plus ancien du 1° R.C.P.
 
 Cette situation n'est pas si anodine qu'il pourrait y paraître, en effet aussi volontaires qu'ils soient , nos paras n'en sont pas moins des appelés qui développent leurs propres traditions et organisent parallèlement à leur vie militaire officielle une vie d' usages et de coutumes qui leur sont propres et que beaucoup de cadres méconnaissent .. Maintenant les NOIRS sont doublement les MACS: ils appartiennent à la 3, ce qui n'est pas nouveau et ils sont à leur tour les ANCIENS ,situation nouvelle que rien ne pourrait remettre en question .. Cela les autorise , en dehors des heures de service , au foyer par exemple, à ROULER un peu plus et de PARLER un peu plus fort ......gare aux BLEU BITE qui ne leur céderait pas la préséance .!!!
 
 
                           C'est qui les MACS ? le Para Avignon semble en avoir une petite idée.
 
 
         -  Ils ont raison !! ils sont bien les meilleurs !!!  -
 
 
2°   TATOUAGES
 
 Dans les années 70 un observateur un peu attentif n' aurait pas pu ne pas remarquer que nombre de nos paras arboraient des tatouages .
La réglementation militaire interdisait formellement cette pratique , aussi lors de la visite médicale d' incorporation ,le médecin était il tenu de faire figurer sur le livret médical l' état des tatouages antérieurs au service militaire .
Il faut bien admettre cependant que les usages étaient plus tenaces que le réglement, en outre les cadres, Caporaux ou Caporaux Chefs d' active étaient eux mèmes souvent tatoués .Les SOUS OFFICIERS et OFFICIERS issus du corps des sous officiers également .
J'ai le souvenir d' un petit gradé d' active qui portait un SAINT MICHEL terrassant le dragon ,recouvrant tout son dos de la nuque aux reins .. 
En général les tatouages spécifiques à l'état de parachutiste, étaient d'une taille plus modeste .
C'est à l'occasion du stage de BREVET à l'ETAP que l'on voyait fleurir les GO , les représentations du BREVET de PARACHUTISTE , parfois de l'INSIGNE de BERET sur les bras de nos paras .Le travail se faisait de nuit ou pendant le week end , avec de l'encre de chine et de simples épingles,reliées par deux ou trois .
Forme de rite initiatique, marque ostensible de l' appartenance à un groupe ou l'un entrainant l'autre ,parfois toute une chambre se faisait tatouer en une sorte de défi collectif..
L'AIGLE de l'INSIGNE de DIVISION exerçait une  fascination certaine et tout au long du service il se posait sur de nouveaux bras .
On rencontrait aussi des POIGNARDS , certains portaient leur NUMERO  de BREVET ....J'ai aussi vu VIVE LES PARAS ainsi que la devise de la Compagnie JE VEUX JE PEUX .
Parfois l'INSIGNE du REGIMENT était choisi , peut être parce qu'il était simple à dessiner.Des sa création l'INSIGNE de la COMPAGNIE a inspiré quelques artistes .
Il y a peu de temps j'ai reçu d'un ancien NOIR  , la photo de l'INSIGNE de la 3° couvrant tout son avant bras .Bien que je n'ai jamais fait mystère de mon désaccord  pour ce genre de pratique , plus d' ailleurs en raison de son caractère irreversible , que pour des raisons de discipline , j'avoue que j'ai été ému par cette marque d' attachement au symbole de notre COMPAGNIE .         
En raison du caractère intime de ce rite je me suis interdit d'illustrer ,par des photos , cette évocation .  
 
 
Des NOIRS sous le PASSANT ROUGE :
 
                  Cette année la , les NOIRS étaient partis au GABON en COMPAGNIE TOURNANTE ( Capitaine de WARREN ), .NOIR 4 n' était pas du voyage , en effet la date du retour à la vie civile de cette section intervenant pendant le séjour africain de la compagnie.Si bien que début Aout une nouvelle section NOIR 4 incorporée et formée par le Sergent Chef J.C. MONDON se retrouvait seule à IDRON .Dans le mème temps la 2°Compagnie ( Capitaine J. P. VOLA) fut désignée pour participer à l' EXERCICE EXOM 73 . NOIR 4 , pour en compléter les effectifs, fut détachée à la 2° .C'est sous le PASSANT ROUGE que NOIR 4 participera à EXOM aux ANTILLES puis au CAMP RÉGIMENTAIRE à CANJUERS .
 
 
Pour rafraîchir les connaissances un petit rappel de Géographie ne fut pas superflu !

 
 - Le Colonel de BIRE avait lui même fixé l'esprit de la Mission -

 
 - Quant au thème général de la Manoeuvre, il semblait plutôt vague -
 
 
1°      EXOM 73 
 
   Ces trois semaines passées sous les tropiques pourraient se résumer à :
 
   - Manoeuvres en MARTINIQUE
 
   - 1 O.A.P. suivie d' une manoeuvre de la journée en GUADELOUPE
 
   - De nombreuses sorties, à la découverte de la MARTINIQUE
 
   - Des opérations de relations publiques ..
  
En MARTINIQUE  ,
 
 Accueillis par le 33°R.I.Ma stationné à FORT de FRANCE ,.nous étions rustiquement hébèrgés dans un vieux fort de la POINTE du BOUT , pratiquement sur la plage entre deux anses magnifiques  .
 
 
NOIR 4 vient de débarquer et attend de récupérer le fret.
 
 
Régiment de Tradition des Antilles, le 33° fut R.I.C. en 1914, mixte Sénégalais en 1940 puis Infanterie de Marine en 1961.
 
 
Point de situation de notre environnement immédiat
 
 
Le vieux Fort de la Pointe du Bout 
 
 
Depuis le sommet du Fort on aperçoit FORT DE FRANCE de l'autre coté de la Baie
 
 
ANSE MITAN toute proche de nos Cantonnements
 

 
La maison natale de Joséphine de Beauharnais.

Il ne reste plus grand-chose de sa maison natale; seul un muret, ici au premier plan, en matérialise les contours…
…En revanche, les anciennes cuisines, ici au fond, sont intactes et abritent un musée.

 

 

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